Musée du terroir de 1900 à nos jours. Marina, animatrice du lieu, vous amène dans les sentiers de la mémoire landaise et cantonale. Tout ici respire scène après scène les évènements, les souvenirs des objets usuels, insolites et les traditions des hommes et des femmes d'ici. A découvrir pour connaître les gascons et leur bonne humeur.

mercredi 8 octobre 2014

Un nouveau livre écrit par Marina


Sortie prévu fin octobre, n'hésitez pas à contacter Marina si 

                              l'ouvrage vous intéresse







Dans ce livre, retrouvez l’ambiance d’une petite auberge de campagne, dirigée par une jeune femme, généreuses et accueillante, toujours à l’écoute et excellente cuisinière. Sa vie de femme dans cet univers rural, avec ses joies et ses peines.




Il y a plus de vingt ans ?


Au mois de mai, monsieur Lalanne m’invita un matin,
À découvrir ce riant petit village, tel un jardin,
Pour lui offrir enfin une petite auberge,
Malgré les verbiages et les cancaneries,
Mon cœur se souvient de bien des mots sans suite,
De magnifiques soirées fantaisistes, de chants, de ritournelles,
De la joie, de l’harmonie, des vagissements de bébés,
De cloches sonnées à toute volée pour leur baptême.
Les mariages et leurs problèmes, parfois mal chiffrés,
La tristesse des départs et le silence des cœurs.
Et le feu du langage dans tout le village,
Parfois aussi des mots trouvés dans les orties.
Difficile d’accepter que tout est bien fini,
Et partager toutes les fleurs de l’été, pour croire,
Qu’il faut offrir un bel avenir,
A ceux qui grandissent après nous.


C’est juste pour le souvenir d’une petite auberge,
Qui a une belle histoire à conter à sa municipalité



Marina

Pour vous donner un avant goût, voici en exclusivité un extrait du livre, bonne lecture



LE PÈRE JEAN



Une douce chaleur envahit mon corps. L’âtre m’hypnotise, et voguent mes pensées vers le passé si présent ce soir.
J’oublie mes gamelles, les queues de poêles, et autres objets de cuisine. La cuisine, ce soir ras le bol !
Je préfère retrouver ces instants de bonheur matinaux renouvelés presque tous les jours.

D’abord Jean, le charcutier :

-« Bonjour les filles ! Alors, comment ça va ? »

Il se marre tout le temps. Son visage jovial, l’allure décidée, les bras levés au ciel, il s’approche de moi …avec toujours le même geste effronté : Laisser une main polissonne glisser sur mon sein, sans toutefois appuyer de peur d’une réplique désagréable.

-« T’as les plus beaux « nénés du pays » ! 

Il rit de ces bêtises, je lui réponds :

-« Allons Jean, n’exagérons rien ! Si j’ai en ce moment une belle poitrine, c’est parce que…Hé bien, j’attends un heureux évènement pour le mois de Mars
- Ca alors tu nous l’avais caché !
- J’ai des secrets. Voilà, maintenant vous êtes informé. Ceci explique cela !
- Ah, il a de la chance Hubert ! Un rejeton pour hériter et bouffer ses économies et une belle nana !!!
- Allons, la vôtre est adorable. Elle vous a donné deux beaux gaillards !
 - C’est vrai, mais maintenant…elle est trop vieille !
 Quant à mes fils, ils me ressemblent tu sais…
  - Méchant ! »

  Un énorme éclat de rire résonne dans la salle. Cette boutade le rend tout heureux.

 Voilà le boulanger, sa livraison posée dans la cuisine :

-«  Bonjour, alors ce café on le boit ? 
- Oui répond Jean mais toi tu nous offres les croissants ! »

Gentil et souriant, Pierre va dans son fourgon prélever quelques viennoiseries, objets du désir de son ami. Celui-ci n’oublie personne.
Ces hommes sont des commerçants comme nous  n’en trouvons presque plus. Ils savent prendre le temps de garder des relations humaines et amicales, avec leurs clients.
Mais voilà un troisième larron ! Devinez ?
-« Ah ah, on s’embête pas ici, je vous y prends hein ? »
Il a posé sa mobylette chargée de courriers devant la porte et rentre sa sacoche en bandoulière notre courageux facteur. Par tous les temps, il assure sa tournée dans notre vaste campagne.
-« Un café ? » demande Jean.
-Tu rigole, un coup de rouge oui, je travaille moi ! J’ai mon casse-croûte, les croissants c’est pour les femelles ! »
Il sort de sa besace un mouchoir un tantinet crasseux. Avec précaution infinie, il l’étale devant lui, dévoile une épaisse tranche de jambon un quignon de pain à l’aspect un peu rassis. Avec délicatesse, il découpe avec son canif  l’un et l’autre et avec un plaisir évident les ingurgite.
-« Ben dis donc tu te laisses pas abattre toi ! » S’exclament les autres, moqueurs.
-« Qu’est-ce que vous croyez, je travaille moi ! Et puis je me les caille, alors je mange…. »
Et d’un revers de la manche, il s’essuie la bouche et avale cul sec son verre de rouge.
Ces moments sont pour nous des rencontres affectives.
Nous aimons cette bonne humeur, ce temps de communication avec nos habitués.
Je n’oublie pas Lulu, le voisin présent tous les matins pour partager aussi les conférences matinales où les potins du village font la « une ».











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